Investissements

Les marchés prévoient de nouvelles baisses des taux directeurs

La BCE a réduit ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage supplémentaire la semaine passée. Comment la Fed et la BNS vont-elles maintenant réagir?

Christoph Sax
Économiste en chef
Publié le
23 avril 2025

La semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, comme prévu. Le taux de dépôt, auquel s’intéressent les épargnants et épargnantes, s’établit désormais à 2,25%. Initialement, les marchés avaient tablé sur une pause dans la politique de baisse des taux de la BCE. Toutefois, l’annonce de droits de douane réciproques par le président américain Donald Trump a changé la donne, et l’idée s’est imposée que la banque centrale allait finalement poursuivre la réduction de ses taux.

Dans deux semaines, la Réserve fédérale américaine (Fed) rendra elle aussi sa décision sur les taux d’intérêt. Ces derniers jours, Donald Trump a augmenté la pression publique sur le président de la Fed, Jerome Powell, en l’attaquant personnellement et en exigeant des baisses de taux immédiates.

Le président américain a en effet reproché à Jerome Powell de baisser les taux trop lentement. Mais les nouveaux droits de douane vont faire grimper le niveau des prix aux États-Unis – et donc, temporairement, l’inflation. C’est pourquoi la Fed a récemment remis à plus tard une nouvelle baisse éventuelle de ses taux directeurs. Le marché s’attend cependant à ce que les États-Unis ne connaissent qu’une seule poussée des prix et à ce que la morosité des perspectives de conjoncture freine l’inflation.

L’escalade du conflit douanier a fait baisser les prévisions de taux d’intérêt non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour l’Europe et la Suisse, et ce d’un bon quart voire d’un demi-point de pourcentage.

Pour la Fed et la BCE, trois nouvelles baisses des taux directeurs sont attendues cette année. Pour ce qui est de la Banque nationale suisse (BNS), qui, contrairement à la Fed et à la BCE, n’adapte sa politique monétaire que tous les trimestres, le marché prévoit encore au moins une étape. Deux baisses sont également possibles, ou une seule plus importante.

Les deux dernières variantes signifieraient que la Suisse introduirait à nouveau des taux négatifs.  Un taux SARON de 0% serait un peu moins facile à appliquer sur le marché monétaire qu’un taux juste en dessous de 0%. Il y a donc aussi des raisons techniques qui plaideraient plutôt en faveur d’une baisse un peu plus importante des taux d’intérêt par la BNS. Par conséquent, la probabilité d’un retour aux taux négatifs a augmenté.

En arrivera-t-on toutefois vraiment là? L’évolution de la monnaie sera décisive à cet égard. Ce qui est certainement encourageant du point de vue de la BNS, c’est que les taux d’intérêt en euros restent nettement plus élevés que les taux d’intérêt en francs. Cela limite la pression à la hausse sur le franc par rapport à l’euro. Concernant le dollar, un plancher a récemment été atteint à environ 82 centimes.

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Autres nouvelles économiques

L’or poursuit son ascension 

Durant le week-end de Pâques, l’or a atteint de nouveaux sommets. Mardi matin, le prix de l’once frôlait les 3500 dollars. Les incertitudes quant à la situation du commerce mondial, dues aux nouvelles taxes d’importation américaines, sont à l’origine de la hausse des cours. En raison de la dépréciation du dollar, le gain de cours en francs depuis le début de l’année est toutefois deux fois moins important qu’en dollars. Les signes récents de détente dans le conflit commercial ont fait redescendre le prix de l’or aux alentours de 3300 dollars.

La monnaie helvétique est prisée

Le franc suisse est recherché par les investisseurs. Au cours des quatre dernières semaines, la monnaie suisse s’est appréciée d’environ 7% par rapport au dollar et d’un peu plus de 2% par rapport à l’euro.

Le moral des consommateurs s’assombrit légèrement dans la zone euro

Pour la deuxième fois consécutive, le moral des consommateurs de la zone euro s’est détérioré. En avril, le baromètre du climat de consommation a baissé de 2,2 points pour atteindre –16,7 points. Les économistes avaient tablé sur un recul moins marqué. Pourtant, la baisse de l’inflation a récemment soulagé les consommateurs. Au mois de mars, les prix à la consommation n’ont augmenté que de 2,2% dans la zone euro par rapport au même mois de l’année précédente.