Soins onéreux à un âge avancé
Les dernières années de vie sont souvent les plus onéreuses. Pourtant, quiconque prend de bonnes dispositions pourra éviter que les coûts engendrés par les soins à venir n’engloutissent toutes ses économies.
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En raison de l’augmentation de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes âgées ont besoin d’une aide professionnelle, à domicile ou dans un EMS. Ces personnes doivent en partie supporter elles-mêmes ces coûts. La caisse-maladie couvre généralement les soins de base, les traitements médicaux ainsi que les conseils et examens. Toutefois, les frais de pension et de prise en charge doivent être payés par les personnes elles-mêmes.
Lisez régulièrement nos conseils sur l’AVS, la caisse de pension et le 3e pilier:
En 2021, les coûts moyens dans les homes suisses s’élevaient à 10'216 francs par mois. Les résidents devaient payer eux-mêmes 5653 francs. Sur un an, la facture se montait donc à plus de 67'000 francs.
La durée moyenne de séjour dans un EMS est de 875 jours. En se basant sur les coûts moyens pour 2021, cela donne environ 165'000 francs de coûts non couverts. Et avant leur placement en home, la plupart des personnes âgées ont recours aux services de soins à domicile. Ces frais ne sont pas non plus entièrement pris en charge par la caisse-maladie.
Souscrire une assurance des soins ne vaut généralement pas la peine
Certains assureurs et caisses-maladie proposent des assurances des soins. Mais dans la plupart des cas, celles-ci ne sont pas intéressantes, car les primes sont élevées et les prestations limitées. Parfois, les prestations sont même soumises à des conditions telles que l’atteinte d’un certain degré de nécessité de soins. Certaines assurances ne paient rien pour les soins à domicile. Par ailleurs, les délais de carence sont souvent si longs que de nombreux assurés décèdent avant d’avoir perçu des prestations. Si le délai de carence est par exemple de 720 jours, l’assuré ne perçoit ses premières indemnités journalières qu’au bout de deux ans de nécessité de soins.
Il est donc plus judicieux de se constituer une prévoyance privée. Par exemple avec un pilier 3a: il vaut la peine de ne pas manquer une année et de verser le montant maximum. Ou bien avec un compte d’épargne: en mettant 500 francs de côté tous les mois, on épargne 120'000 francs en 20 ans, même sans intérêts. Les placements dits passifs tels que les ETF, transparents et peu onéreux, sont également judicieux. Les plans d’épargne en ETF sont une bonne alternative aux plans d’épargne en fonds, souvent chers et peu flexibles.
Faire une donation suffisamment tôt n’est souvent pas une solution
Au vu des frais de soins élevés, on peut songer à donner tôt une partie de sa fortune à ses descendants afin que le capital épargné ne soit pas entièrement consommé au cas où l’on deviendrait dépendant. Mais lors du calcul du droit aux prestations complémentaires (PC), la donation est prise en compte comme si l’argent était encore disponible – déduction faite de 10'000 francs par an depuis la date de la donation. Il se peut que les prestations complémentaires versées après ce calcul soient faibles, voire inexistantes.
De plus, depuis 2021, l’office vérifie aussi que les bénéficiaires de rentes de vieillesse AVS n’aient pas consommé une trop grande partie de leur fortune dans les dix années qui ont précédé la demande de PC. Après le décès du bénéficiaire de prestations complémentaires, les héritiers doivent rembourser, avec la partie de la succession qui excède les 40'000 francs, les prestations complémentaires perçues durant les dix années avant le décès ou à partir de 2021. Si le défunt était marié, l’obligation de remboursement s’applique après le décès des deux conjoints.
Si l’aide sociale doit prendre en charge les frais de soins, les autorités peuvent demander aux parents ayant une bonne situation financière de payer. Les parents en ligne ascendante ou descendante – c’est-à-dire les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-enfants – sont soumis à l’obligation d’entretien.