Pénalisation du mariage
Le mariage a d’importantes répercussions sur les impôts et sur la situation financière des conjoints à la retraite ou en cas de décès.
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On entend souvent parler de la "pénalisation du mariage" pour désigner l’inégalité de traitement fiscal des couples mariés et non mariés dont les deux partenaires exercent une activité lucrative. Les couples en concubinage, dont les revenus sont imposés séparément, bénéficient d’une progression fiscale moins élevée que les couples mariés, pour lesquels les revenus sont additionnés. Les cantons ont atténué voire levé cette pénalité au niveau des impôts cantonaux et communaux, en appliquant un barème fiscal particulier pour les couples mariés ainsi que des déductions.
Mais dans certains cantons, les couples mariés acquittent toujours des impôts sur le revenu et la fortune nettement plus élevés que les couples non mariés, surtout lorsque le revenu et le patrimoine des deux conjoints sont à peu près équivalents. À l’inverse, grâce au barème plus favorable qui s’applique aux personnes mariées, ils paient moins d’impôts lorsqu’ils retirent leurs avoirs des deuxième et troisième piliers.
C’est toutefois pour l’impôt sur les successions et les donations que les couples mariés sont les plus avantagés. Ils sont en effet exonérés de cet impôt partout en Suisse. Les concubins paient en revanche des impôts très élevés dans la plupart des cantons. Prenons l’exemple du canton de Neuchâtel. Pour un héritage de 500'000 francs, l’impôt s’élève à 100'000 francs. Si le concubinage a duré moins de cinq ans, c’est le barème fiscal pour personnes sans lien de parenté qui s’applique: l’impôt successoral atteint alors 225'000 francs.
Les couples mariés à la retraite sont désavantagés pour ce qui est de l’AVS
Un mariage peut également avoir un impact financier négatif sur la rente de vieillesse AVS. La rente de vieillesse maximale pour une personne seule s’élève actuellement à 2450 francs par mois. Les conjoints perçoivent à eux deux tout au plus 1,5 fois ce montant, soit 3675 francs. Les couples non mariés peuvent en revanche cumuler jusqu’à 4900 francs à la retraite si les deux concubins ont droit à la rente maximale. Cet aspect peut être déterminant notamment pour les aspirants au mariage ayant déjà un certain âge.
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D’un autre côté, les couples mariés sont mieux protégés lorsque l’un des conjoints décède, car le conjoint survivant reçoit des prestations de l’AVS, de l’assurance-accident obligatoire et de la caisse de pension. Les concubins touchent certes eux aussi une rente de survivants dans de nombreuses caisses de pension. Néanmoins, en règle générale, il faut que le concubinage ait duré au moins cinq ans avant le décès du partenaire assuré ou que le concubin survivant ait été soutenu financièrement dans une large mesure par le partenaire décédé.
Le droit successoral avantage les couples mariés
Les veuves et les veufs reçoivent, même sans instructions particulières, au moins la moitié du patrimoine de leur époux ou épouse défunt·e – et les trois quarts s’il n’y a pas d’enfants. Le conjoint survivant peut être encore mieux protégé si les mesures nécessaires sont prises.
Les couples non mariés n’ont aucun droit légal à l’héritage de leur partenaire. Si l’un des concubins laisse des enfants, la part qu’il peut léguer à son partenaire par testament se limite à la moitié de la succession, car l’autre moitié constitue la réserve héréditaire des enfants qui leur revient de droit.