Baisse significative des impôts à la retraite – une idée reçue
Entre règles complexes, réformes et perspectives de hausses d’impôts, il est difficile de se faire une idée des impôts qu’il faudra débourser à la retraite.

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L’État accompagne la transition vers la retraite avec des mesures ciblées. Y figurent en bonne place les incitations fiscales qui permettent d’améliorer la situation financière à la retraite. Il s’agit là de l’une des grandes forces de notre système de prévoyance. Malgré tout, les actifs se sentent perdus.
À l’origine de ce désarroi: les nombreuses réformes et des lois fiscales de plus en plus compliquées. Et le débat politique sur la hausse des impôts lors du retrait de l’épargne accumulée dans le pilier 3a et la caisse de pension n’arrange rien. La plupart des actifs ont donc beaucoup de mal à évaluer ce qu’il se passera sur le plan fiscal à la retraite.
Beaucoup pensent qu’il y aura moins d’impôts à payer parce que les rentes de l’AVS et de la caisse de pension seront très inférieures à leur dernier salaire. Mais les économies fiscales réalisées sont souvent moins importantes que prévu. Dans l’exemple, le revenu disponible à la retraite est amputé d’un peu plus de 60'000 francs par an. La charge fiscale ne diminue que de 7000 francs (cf. tableau). De nombreuses personnes sous-estiment cet effet et sont ensuite déçues de ne pas pouvoir mener le train de vie auquel elles aspiraient.
Il est donc conseillé de se pencher sans attendre sur les incitations fiscales mises en place par l’État. Voici quelques astuces pour faire les choses correctement. D’autres conseils figurent dans la fiche technique.
Organisez-vous
Le mieux serait d’avoir votre charge fiscale sous contrôle plusieurs années avant votre départ à la retraite.
Caisse de pension: on entend fréquemment dire que les versements volontaires dans la caisse de pension (rachats) seraient réservés aux revenus les plus élevés. C’est faux. Bien sûr, les indépendants et les hauts revenus en profitent davantage, mais les rachats sont intéressants même quand il s’agit de petits montants.
Les ménages suisses laissent de grosses sommes sur leurs comptes d’épargne, souvent entre 50'000 et 300'000 francs. Beaucoup ont aussi hérité. En utilisant une fraction de cet argent et en versant par exemple 10'000 francs par an, on peut économiser plusieurs milliers de francs d’impôts à chaque fois tout en améliorant ses prestations à la retraite.
Pilier 3a: le pilier 3a est parfait pour épargner et économiser des impôts année après année. Effectuez des versements chaque année, même si vous n’atteignez pas le montant maximal. Les montants sont en effet intégralement déductibles du revenu imposable.
Conseil: ne retirez pas votre avoir en une fois sous peine de vous exposer à une progression plus forte. En effet, l’administration fiscale additionne tous les retraits d’une année civile, parfois y compris ceux du conjoint.
Faites le bon choix
Le mode de retrait de la caisse de pension (rente, capital ou une combinaison des deux) détermine en grande partie combien d’impôts vous devrez payer après 65 ans, et quand. La rente est imposable toute la vie au titre de revenu. En cas de retrait en capital, la majorité des impôts sont dus au moment du versement. Ensuite, il y en a généralement moins.
Conseil: bien au-delà des considérations fiscales, votre épargne doit avant tout vous garantir un revenu sûr le plus longtemps possible. Les rentes de l’AVS et de la caisse de pension ne couvrent souvent plus que 50% environ du dernier salaire du fait de la forte baisse des taux de conversion des caisses de pension ces dernières années. Or, ce taux détermine le niveau de votre rente. Vérifiez donc en temps utile ce que prévoit votre caisse de pension. Les couples mariés doivent s’entendre sur qui perçoit la rente et qui touche le capital.
Réduisez les coûts
Le niveau de vie à la retraite dépend aussi de la façon dont sont organisés les impôts.
Valeur locative: si la valeur locative venait à disparaître, la charge fiscale baisserait pour bon nombre de propriétaires. Mais avant d’amortir l’hypothèque dans ces conditions, il faut étudier avec soin si cela en vaudrait la peine. En effet, il se peut que l’argent vienne à manquer à la retraite.
Poursuite de l’activité lucrative: calculez soigneusement les conséquences fiscales d’une poursuite de l’activité lucrative. Si les rentes de l’AVS et de la caisse de pension viennent s’ajouter au salaire, la charge fiscale peut augmenter brusquement. Vérifiez comment éviter cela. Il peut alors être intéressant d’ajourner les rentes de quelques années.
Placements: privilégiez les placements assortis d’avantages fiscaux. Contrairement aux intérêts, les gains de cours sont généralement exonérés d’impôt. Du point de vue fiscal, il est donc judicieux d’opter pour des placements qui génèrent davantage de gains de cours et moins d’intérêts.
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